Et si c'était lui, l'auteur du livre...
  
DAISY : Pourquoi veut-il de nouveaux gants ?
ALEXANDRA : Et vous, qu'est ce qui vous a pris ?
AGNES : Comment dire qui est la vraie Alice ?
ALEXANDRA : C'est une grave décision. Seules les reines peuvent prendre les graves décisions. Donc il nous faut une reine.
DAISY : Oui ! Cela ne peut plus durer ainsi.
IRENE : Mais attention, il ne faut pas une mauvaise reine.
GERTRUDE : Ah ! si nous avions une grande reine ! Notre club prendrait de l'importance.
ALEXANDRA : Qui est la plus grande ?
  
  Elles comparent leurs tailles, et finissent par se tourner vers Alexandra.
  
ALEXANDRA : Nous sommes donc la reine, la reine du jeu.
GERTRUDE : Qui nous ?
ALEXANDRA : Moi bien sûr : les reines ne disent pas je, elles disent nous  !
GERTRUDE : Et bien, moi, je serai la tour, échec à la reine !
AGNES : Je serai une autre tour. Chacun son tour !
IRENE : Nous, nous ferons les fous.
  
  Se désignant l'une l'autre.
  
DAISY : Tantôt le fou rouge.
IRENE : Tantôt le fou blanc.
DAISY : Mais, reine, à qui va tu commander ? Nous n'avons pas d'armée.
GERTRUDE : Le fou a raison, nous n'avons pas de pion. Il faut un pion pour l'ouverture. Pourquoi pas la petite de la promenade ?
IRENE : Ah non !
AGNES : Pourquoi pas ?
ALEXANDRA : C'est bon, admettons la. Exerçons notre clémence, admettons la dans la danse. Elle a mauvaise mine mais comme pion blanc elle fera l'affaire. Qu'on aille la chercher !
GERTRUDE : Regardez ! l'orguinette, il l'a abandonnée.
IRENE : A 30 ans, c'est un peu enfantin.
DAISY : Il est étrange, très étrange ...
AGNES : Pourquoi ?
DAISY : Avez vous remarqué : il cherchait une paire de gants ...
AGNES : Eh bien ?
DAISY : Les gants, c'est un indice. Cela présage un mystère.
GERTRUDE : Elle a raison. Pourquoi n'y a-t-il pas plus de choix, chez les gantiers d'Eastbourne ?
IRENE : Peut-être n'a-t-il pas de vraies mains, mais par exemple des pattes de lapin.
AGNES : Il se vante d'avoir rencontré la duchesse. Mais il eût fallu pour cela que la duchesse s'absentât quelque temps du Pays des Merveilles. Or ce n'est pas possible. Mon père m'a dit que le livre d'Alice était constamment sous les yeux de milliers d'enfants dans le monde.
GERTRUDE : A moins qu'il n'ait connu le Pays des Merveilles avant...
AGNES : Avant ?
GERTRUDE : Avant l'arrivée d'Alice.
ALEXANDRA : Et si c'était lui, l'auteur du livre.
GERTRUDE : Lewis Carroll ?
DAISY : Mais ma petite, Lewis Carroll ne pourrait pas se promener tranquillement au bord de la mer. Il faut qu'il reste enfermé dans un bureau jusqu'à ce qu'il ait écrit un nouveau livre.
IRENE : Tenez, voilà la clef du mystère !
ALEXANDRA : Que veux tu dire ?
IRENE : Ne savez vous pas lire ? C.L.D
ALEXANDRA : Eh bien ?
DAISY : Ce sont des initiales. C.L.D. : Chapelier... Loir... Dodo
AGNES : Chenille... Lurette... Dinah
IRENE : Croquet...Lézard...Deux de cœur
  
  Dodgson est revenu. Il les surprend en pleine réflexion.
  
DODGSON : Vous cherchez vous de nouveaux noms ?
GERTRUDE : Que dites vous ? Nous les avons trouvés.
ALEXANDRA : Qu'en est-il de vos gants ?
DODGSON : Dans toutes les vitrines il y avait une pancarte : "Fermé pour cause de fête".
DAISY : Bien sûr c'est pour le couronnement.
DODGSON : Ah !
IRENE : Oui. Le sacre d'Alice.
ALEXANDRA : Viendrez vous ?
DODGSON : J'en serais ravi, mais jusqu'à présent, je n'ai pas été invité.
ALEXANDRA : Vous nous y verrez.
  
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