CLINS D'ŒIL

Au cours de mes recherches, une chose étrange s'est produite :

Ce jour-là, je m'étais promené dans Oxford avec l'espoir de ressentir et imaginer ce que cette ville avait pu être, un siècle auparavant. Bien que les bâtiments et les maisons aient peu changé, les fast-foods et les galeries marchandes semblaient vouloir me dire que toute cette histoire s'était passé il y a très longtemps, bien trop longtemps.

Sur la rivière Isis, où avaient si souvent glissé la barque de CARROLL et les rires des petites sœurs LIDDELL, ne flottaient désormais plus que des détritus.

Dans Christ Church, le collège où CARROLL avait vécu une quarantaine d'années, j'avais rapidement visité ses appartements : difficile, en effet, d'imaginer quoi que ce soit dans une pièce où des étudiants affalés regardent un match de football sur une télévision.

J'étais donc quelque peu découragé, d'autant plus que mes recherches piétinaient depuis quelques jours.

Alors que je déambulais à l'intérieur du collège, le nez en l'air, je fus soudain stoppé net par l'irrésistible envie de regarder sous ma chaussure.

Il y avait là cette minuscule carte à jouer.

Un clin d'œil du Chat du Cheshire.

En 1987, cette étude a été écrite puis mise en page avec l'aide d'un ordinateur. Aujourd'hui, c'est également sur un ordinateur que vous la lisez. Attiré comme il l'était par les nouveautés, il est clair que Charles DODGSON aurait été passionné par cette invention.

Le 24 Novembre 1857, il a une sorte d'intuition géniale qui lui fait découvrir ce que sera justement un jour l'Ordinateur.

"Je voudrais mettre en place un système grâce auquel tout ce que je lis d'utile resterait disponible, grâce auquel, en d'autres termes, je pourrais en retrouver rapidement n'importe quel passage. Il faudra pour cela un ensemble diversifié de mots-clés qui, semblables aux canaux de l'organisme humain qui absorbent ce qui lui est utile, iront automatiquement chercher et mettre à l'abri ce qui est de leur rayon."