Retour
LE PAYS DU BOUT DU LIT

 

Retour

Le Pays du Bout du Lit
roman d'Alexandre Révérend
illustrations de Georges Lemoine
Gallimard Jeunesse/Giboulées - 160 pages

Les chapitres
  • Le garçon à l'envers Lire l'extrait
  • Un souffle au bout du lit
  • Mademoiselle Alice
  • Le grand toboggan
  • L’atterrissage
  • Le couloir de la mort
  • Cache-cache
  • Le territoire des ombres
  • Le fantôme de Pompéi
  • Un nombril de rechange
  • Étranges retrouvailles
  • La vieille ombre
  • Le secret des rêves
  • La banque des mémoires
  • La bouche géante
  • Une sacrée révélation
  • Un compagnon de route
  • Les trois victimes
  • L’ascension en ballon
  • Le doudou perdu Lire l'extrait
  • Un bouton de retour
  • La trahison
  • Une chance insolente
  • Fin de partie
  • L’ombre jaune
  • Le plan de Marcus
  • Le diplôme du professeur Bec
  • Les âmes à naître
  • Manèges et barbe à papa
  • La valse du fantôme
  • Un indice
  • Le lait d'ivoire
  • Au centre du volcan
  • Un vrai mirage
  • La traversée de la couette
  • Duel avec le crabe Lire l'extrait
  • Un pressentiment
  • Céleste et Cosmos
  • Le ruban du temps
  • Le cercle invisible
  • Un garçon comme les autres

« Côme habitait un lit. À l'âge où la plupart des enfants ne s'y retrouvent que pour dormir, lui, y demeurait jour et nuit. C'était un lit de grande personne, un lit bien trop long pour un enfant de onze ans et demi. Une bonne partie du bout et des coins lui était pratiquement inconnue. Seul l'un de ses pieds s'y aventurait parfois à la recherche d'un peu de fraîcheur. Cet après-midi-là, Côme venait justement d'envoyer son pied droit faire une exploration plus poussée dans la région des draps tendus, lorsqu'un curieux phénomène se produisit... »

À la veille d'une grave opération, Côme trouve un passage secret au bout de son lit. De l'autre côté, " là où tout commence et tout finit, là où tout se rêve et tout s'oublie ", l'enfant malade va faire des rencontres étranges et découvrir certains secrets de la vie.


LA PRESSE

Libération - 27 novembre 2003

Au bout du lit existe un passage secret qui mène à un labyrinthe de draps blancs, un pays où un enfant malade va croiser ses rêves et ses fantômes, multiplier les découvertes et les rencontres. Parler de la mort aux ados est un exercice risqué. Dans son premier roman, Alexandre Révérend, jadis chanteur avant de devenir le spécialiste français de Lewis Carroll, y parvient avec une écriture belle et légère et un humour en demi- teinte.

 

Le Monde - 30 avril 2004

A la veille d'une grave opération, Côme décide de déserter ce lit d'hopital qu'il "habite" à présent. Le crâne lisse et nu, perdu dans un pyjama rayé, il fuit le combat face au crabe qui le dévore. Le salut, il l'attend du fond de son lit, où un passage secret lui livre un fascinant théâtre d'ombres, entre des draps tendus comme autant de cloisons-remparts où se jouent la naissance et la mort. Dans cette quête pathétique, d'une tendresse plus empathique que compassionnelle - le trait de Georges Lemoine fait écho à la délicatesse de plume d'Alexandre Révérend -, Côme croisera un assassin inquiétant, trois de ses victimes en quête de lumière, un fantôme de patricien mort à Pompéi, ou encore un doudou défraîchi, seul capable de renvoyer Côme du côté de la vie... Cette fable juste et paisible, malgré la gravité du propos, est une leçon de sagesse qui sait ménager des moments d'humour et de belles métaphores sur les mystères de l'existence. Comme un hommage à l'Alice de Carroll, dont Révérend, chanteur-conteur d'un raffinement exquis, fut aussi le traducteur.

 

Le Nouvel Observateur - 5 au 11 février 2004

Armé d’une lampe torche, le petit Côme s’engouffre sous les draps pour un voyage au bout de son lit. Il est malade, à l’hôpital et à la veille d’une opération. « Là où tout commence et tout finit, là où tout se rêve et tout s’oublie. » Au fond de ses draps, justement, il découvre un univers de rêves, d’ombres et de fantômes, le sens caché du nombril et le secret de la vie. La belle infirmière se nomme Alice, et une fillette ravissante, Céleste. Puis il y a les crayons de couleur d’une douceur extrême de Georges Lemoine qui dessine les visages aux mille sentiments. Grave et joyeux à faire fondre le cœur.

 

Elle - 28 juin 2004

Où atterrit Côme lorsque, à 12 ans, il glisse dans le Pays du bout de son lit,  « là où tout commence et tout finit »? Non, la nouvelle création d'Alexandre Révérend n'est pas une resucée du pays des ombres dans l'Odyssée, mais un voyage initiatique, à la lisière de la fable, du conte et du roman. Côme s'ennuie sur son lit d'hopital, il attend son opération enregistrée pour le lendemain. Seule Alice, « une infirmière étrange le soulageait avec des baumes bien plus efficaces que les médicaments : des extraits de contes de fées. A croire qu'elle les avait tous lus. » Alexandre Révérend, lui, les a adorés. Et il fabrique un cut-up avec ses préférés : une descente aux enfers plus drapée que chez Homère, une chute aussi avant-gardiste que chez Carroll, dont Alexandre Révérend a traduit certains opus et a été LE passeur des comptines en France. Quant à l'amour- résurrection de Céleste, amie défunte de Côme, quelles douces réminiscences des 'Hymnes à la nuit', de Novalis. Une question persiste : comment cela se passe-t-il au Pays du Bout du Lit? Côme rencontre toutes sortes de personnages, serial killer, victime du Vésuve, fantômes, âmes grises, noires, jaunes, vieux gant de toilette rapiécé, bouche géante, et va jusqu'à tenter un « oeil de fer» avec un crabe. Alexandre Révérend offre un livre rare, surprenant, malicieux, pour dire la vie et la mort. Et quitter l'enfance sur la pointe des mots.

 

Lire-Jeunesse - Janvier 2004

A la lecture de cet ouvrage original et plein de poésie, on comprend immédiatement l’attachement de l’auteur pour « Alice au Pays des Merveilles ». Les thèmes développés ici avec une légèreté apparente sont cependant très différents et plus graves: la mort, la vie dans l’Au-delà, Dieu, la réincarnation. Mais l’univers du conte dédramatise les réponses qui peuvent parfois sembler très justes. De véritables trouvailles sont à l’origine de situations pleines d’humour et l’évocation d’un amour pur et confiant rassure. Une lecture facilitée par une mise en page aérée et la présence d’illustrations très bien adaptées au texte.

 

Faeries - Automne 2004

Un livre intelligent, où souffle une brise rafraîchissante de drôlerie, qui parvient à parler sans aucune pesanteur de la maladie et de la mort. De l'espoir aussi, car c'est une magnifique initiation à la spiritualité, pleine de courage et d'humilité, dont la conclusion n'est pas sans rappeler celle de La traversée, le récit de Philippe Labro. Par un auteur qui connaît bien l'Alice de Lewis Carroll, notamment pour l'avoir traduit et adapté en comédie musicale. Un premier roman tout simplement merveilleux.

Sitartmag.com - Février 2004

« L'infirmière était à l'envers. Son air renfrogné ne pouvait être qu'un large sourire à l'endroit. Allongé sur son lit, la tête en arrière, Côme scrutait le haut des murs en faisant gargouiller un peu de salive au fond de sa gorge. » Ainsi débute ce drôle de roman, l'aventure d'un petit garçon de 12 ans, hospitalisé depuis bien longtemps, qui a du mal à tromper son ennui entre les quatre murs de sa chambre immaculée. D'emblée, l'auteur familiarise son lecteur aux renversements qui vont suivre, durant le long périple de Côme, l'histoire se déroulant sous le signe de l'inversion, une manière intelligente d'explorer l'envers de la vie et de la mort.

Côme a effectivement peur de mourir et, comble de malchance, le professeur Bec, le chirurgien qui doit l'opérer le lendemain, est l'arrogance incarnée. La seule infirmière capable d'apaiser les craintes du petit garçon, Mademoiselle Alice (l'auteur est un fervent admirateur de Lewis Carroll...) vient heureusement lui donner quelques conseils énigmatiques à la veille du « grand jour ». Car Côme a découvert un passage secret au fond de son lit et la peur de l'opération à venir lui donne le courage d'aller plus en avant dans l'exploration de ce monde inconnu : le Pays du Bout du Lit, « là où tout commence et tout finit » lui explique la première créature qu'il y croise, Marcus, mort à Pompéi plusieurs siècles auparavant... Cet étrange univers, que les vivants ont rarement l'occasion de visiter, est peuplé d'ombres de toutes sortes : les rêveurs, les morts, les « prévivants » et les fantômes... Côme y rencontre une petite morte espiègle, une vieille ombre noire, quelques rêves, un doudou peu aimable et un condamné à mort, bien vivant, celui-là, qui lui jouera un sacré tour.

Dans cette petite fable philosophique, l'auteur propose un merveilleux système, très cohérent, qui expliquerait enfin tous les mystères de l'existence, la naissance et la mort, le fonctionnement des songes (une irrésistible réinterprétation de l'inconscient freudien), les sources de l'inspiration artistique mais aussi d'autres croyances moins sérieuses, comme celle de la petite souris venant récompenser les enfants qui perdent une dent ! Même si le lecteur est conscient de la loufoquerie de ces révélations, il se prend au jeu : l'aventure de Côme est curieuse, drôle et palpitante et comme lui, on ne cesse d'espérer qu'il trouvera enfin le chemin de la sortie, même sans nombril ! Derrière la fantaisie du récit, on sera surpris par le bon sens de la plupart des personnages, et donc de l'auteur, qui nous dit, par le biais d'une ombre que Côme a jusque- là prise pour Dieu : « Pourquoi veux-tu absolument que le monde soit l’œuvre de quelqu'un ? S'étonna la vieille ombre. Cette personne serait elle-même la création de quelqu'un d'autre. C'est une histoire sans fin, ou plutôt... sans début ! ».